Le choix des sujets de mémoire sont révélateurs des préoccupations contemporaines qui agitent le secteur culturel et artistique, qui le remettent en question dans son contexte et son actualité politique, sociale, culturelle. Une réflexivité primordiale pour rester au cœur des enjeux qui animent nos métiers et les font avancer.
C’est pourquoi il nous parait important de publier les thématiques choisies par les étudiant.e.s en Master 2 de la promotion 2018-2019, soutenus en septembre 2019. Les étudian.t.e.s peuvent consulter les mémoires dans leur intégralité dans la section « Ressources » du site.
- BARREIRA Matthieu – De l’intérêt grandissant de groupes industriels pour le secteur des musiques actuelles français : les phénomènes de concentration en question.
Risques, opportunités et inquiétudes autour d’une filière qui rencontre de plus larges difficultés, malgré une effervescence historique.
Résumé :
Depuis la fin des années 2000, le champ des musiques actuelles français se voit investi par de grands groupes privés industriels, sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur.
Gestion et exploitation de salles, d’artistes, enregistrement, édition, billetterie, production de festivals, de spectacles, produits dérivés, promotion, communication, médias, soit tout ce qui a trait à l’économie et l’écosystème du spectacle vivant musical, se retrouve dans la ligne de mire d’une poignée d’entreprises internationales détenues par des milliardaires, comme Lagardère, Vivendi, Live Nation, AEG Live, ou purement française, comme Fimalac ou LNEI. Que ce soit par des rachats, des fusions, des acquisitions, des importations, qui engendrent alors des phénomènes de concentrations à effets multiples. Pour une partie des professionnel.le.s, ils représentent des risques, aussi bien pour la diversité artistique et économique, mais aussi pour la promotion de l’émergence, la bonne santé du secteur, l’intérêt général. Des opportunités pour d’autres, d’investissements, de moyens financiers, de réseaux, d’actions pour défendre et promouvoir cette même diversité.
Des moyens de répondre ou un risque supplémentaire d’envenimer une situation globalement difficile : un marché mondialisé qui concours à la hausse des cachets artistiques, à une concurrence plus forte et plus globale, et un contexte national qui n’arrange rien. Hausse des coûts de sécurité, loi décibel, baisse ou stagnation des subventions… Ces investissements grandissants sont par ailleurs fragiles et énigmatiques, puisqu’ils ne relèvent pas toujours de la rentabilité, impliquant ainsi des logiques politiques, de soft power, de communication, d’esprit dit philanthropique…
Un contexte qui s’analyse au regard d’une demande croissante de la puissance publique pour des évènements culturels emblématiques, attractifs, appuyée par des dynamiques de marketing territorial et de changements de référentiels et de valeurs dans le secteur public, qui connaît, plus largement, une présence accrue d’un certain secteur privé, inspiré des modèles néo-libéraux anglo-saxons.
Partagé.e.s entre ces différentes visions, que disent les profesionnel.le.s, la puissance publique ? Quelles en sont les conséquences, à court et moyen terme ? Que mettent-ils.elles en place pour répondre aux enjeux qui lui sont propres ? Qu’en disent les différentes parties prenantes et quelles sont les stratégies, les motivations de ces grands groupes ?
- BOLZE-CHERIFI Tanina – Les médiations culturelles à travers les Pôles Nationaux Cirque, Focus sur La Verrerie d’Alès.
Résumé :
La médiation culturelle suscite beaucoup de débats de par ses définitions pluriels. Aujourd’hui le nombre d’actions utilisant le terme “médiation” augmente de façon exponentielle. L’art du cirque contemporain n’échappe pas à cette règle, sa récente légitimation conduit les structures conventionnées (Pôle Nationaux de Cirque) à utiliser ce vocabulaire.
Le terme de médiation culturelle se forme avec l’histoire des politiques culturelles françaises. Ce mot accompagne celui de démocratisation culturelle, une façon de transmettre un savoir, un lien entre l’oeuvre et son public. D’autres termes font écho à celui-ci : “action culturelle”, « animation », « médiation artistique »…
Aujourd’hui ces termes sont associés et se différencient difficilement, ils sont utilisés dans les projets artistiques de manière transversal.
Depuis leur labélisation, les Pôles Nationaux de Cirque ont une Convention Pluriannuelle d’Objectifs qui intègre le mot médiation culturelle, ils sont donc tenus lors de la création de leur projet artistique de travailler et d’inclure cette notion. Les textes de conventionnement (arrêtés et décrets) adressés aux PNC, ont tendance à se préciser au fil du temps, amenant une définition de la médiation plus claire. Cette notion reste encore assez flou se traduit de différentes manières en fonction du Pôle National de Cirque. La Verrerie d’Alès est un des Pôle Nationaux de Cirque, elle propose divers types d’actions culturelles tout au long de l’année, telles que les RencontrO PlatO, Café des Enfants, le festival Color Circus… Un poste de médiateur est depuis peu de temps en phase de développement à La Verrerie d’Alès. Ses évènements et son équipe ont été pensées de façon à inclure les habitants à la vie de la structure, et inversement pour inclure les artistes en création à la vie de la cité.
- BUSCATO Clothilde – Arts Publics et projets culturels participatifs de territoire : La résonance avec les droits culturels
Résumé :
Ce mémoire a pour ambition de rapprocher la logique et l’organisation des arts publics à la notion des droits culturels qui depuis son inscription dans le cadre législatif français fait débat et souhaitent faire résonner ses valeurs et démarches inter-sectorielles dans l’application des politiques culturelles. Ces deux entités reposent sur des bases communes et se font écho notamment dans leurs souhaits de réaffirmer les dimensions sociales de la culture et sa place dans la vie quotidienne. De plus, tous deux défendent la réappropriation du pouvoir d’agir citoyen par l’accès et la participation à la vie culturelle dans une dynamique de protection et de reconnaissance de la diversité culturelle et des droits de l’homme.
Ce travail a pour vocation d’élaborer une réflexion critique du système des politiques culturelles et plus largement des politiques publiques de la France qui si elle souhaite inclure le système de valeurs et promouvoir les principes des droits culturels, devra procéder à de réelles modifications de son fonctionnement et des paradigmes culturels qui les composent.
Si je suis consciente de l’utopie qui est proposée dans ce travail, il n’en n’est pas moins naïf de penser que la mise en lumière des fondements des droits culturels et son rapprochement avec le secteur des arts publics peuvent être source de réflexion quant à l’application de nouvelles politiques publiques française en cohérence avec les engagements internationaux et nationaux pris par le pays.
- CHU Xuedi – Le secteur culturel et le secteur tertiaire en Chine
Résumé :
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- COINTET Maud – La fabrique de la programmation artistique. Comment les programmateurs culturels se représentent-ils leur(s) public(s) ? Leur service public ? Leur action culturelle ?
Résumé :
Ce mémoire questionne l’une des fonctions centrales de la fabrique de ce qui « fait art » aujourd’hui dans l’univers des théâtres subventionnés en France: celle de programmateur artistique, au regard de sa mission de service publique et de son action culturelle. Programmer : est-ce un métier, une prédisposition, une mission sociétale? Qui les programmateurs servent-ils lorsqu’ils élaborent leur programmation de saison? Quels sont les critères qui guident leurs choix? Sur quels réseaux de pairs s’appuient-ils? Travaillent-ils en solitaire, se fiant à leurs propres intuition et expertise, ou partagent-ils démocratiquement ce processus de fabrication avec une équipe en interne?
Fonction prestigieuse et souvent couplée avec celle de direction d’un lieu, elle reste l’une des moins évaluée et remise en cause par les études et politiques culturelles. Les chercheurs Pessin et Ribac jettent le pavé dans la marre et lui consacrent pourtant en 2017 un ouvrage qui bouscule le monde clos des programmateurs et déclenche de nombreuses controverses. Clôturer ce Master 2 de Direction de projets artistiques et culturels par un mémoire qui touche de très près la thématique centrale de ce master a été une aventure passionnante et déroutante qui fait écho à mon propre parcours professionnel de programmatrice au service de l’intérêt général. Après 10 années de fabrique d’un projet associatif associant programmation artistique et démocratie culturelle, ce mémoire est l’occasion de faire une pause et d’observer ceux qui dirigent l’offre artistique en France, ceux qui la font et la défont et que je considère être un exemple pour tous les acteurs culturels qui produisent ou diffusent une programmation artistique: les directeurs des lieux subventionnés. Ce monde est-il aussi clos et au-dessus de toute critique qu’on le dit ? Comment ces programmateurs abordent-ils le tournant participatif et intègrent-ils les aspirations nouvelles de leurs publics? Comment impliquent-ils leurs équipes dans le processus de fabrication et
transmission de leur programmation? Je vous invite à travers ces 100 pages de recherche et rencontres à plonger avec moi dans cet univers politique, engagé et fascinant de la fabrique de la programmation artistique.
A l’autre bout du travail de programmateur, il y a le public. Le programmateur serait l’expert, celui qui sait. Le public, celui qui reçoit. Quelle image ont ces
programmateurs de leur(s) public(s)? Quelle relation construisent-ils avec lui: une relation de transmission, de dialogue, de partage? Dans un contexte de
développement massif des relations aux publics et projets participatifs, la démarche des directeurs de lieux a t-elle du sens, au regard des droits culturels? Les programmateurs sont-ils prêts à partager la fabrique de la programmation avec leurs équipes, leurs élus, leurs abonnés et pourquoi pas, leurs usagers? Ce mémoire propose, à travers la rencontre des équipes de deux lieux, le Grand T à Nantes et Bonlieu Scène Nationale à Annecy, d’aborder ces questions très politiques de fabrique de la programmation culturelle en France et du défi de son adresse au(x) public(s) pour lesquels ces lieux ont été créés. Il interroge également la mission de service public et plus largement, la mission sociétale des arts vivants.
- COSSIN-NIGRA Laura – Les Ateliers de la Danse et la réhabilitation du Musée Guimet
Résumé :
Le mémoire propose une étude du projet intitulé « Les Ateliers de la Danse », qui prendra forme au sein de l’ancien Museum d’Histoire Naturelle de Lyon, le Musée Guimet. Ce futur lieu de création chorégraphique et laboratoire des pratiques amateur est porté par la Maison de la Danse avec pour horizon d’ouverture, fin 2022. Le bâtiment du Musée Guimet accueillera également le Service archéologique de la ville de Lyon. Le sujet explore la dimension historique du développement de l’art chorégraphique dans la région, ainsi que l’évolution des politiques culturelles en faveur de la danse en France. Afin de cerner les enjeux architecturaux et patrimoniaux, nous proposons une étude des différentes fonctions et formes du bâtiment à travers les siècles. La définition du futur projet architectural, son historique et des acteurs en présence fera également partie de notre travail. Nous souhaitons ensuite ouvrir la réflexion sur les problématiques contemporaines de l’art chorégraphique, à savoir la place des pratiques amateur et la nécessité de créer des espaces pour accueillir la danse. Le mémoire aura pour ambition de replacer les thématiques dans un contexte local et sera appuyé par de nombreux entretiens réalisés entre Mars et Juillet 2019.
- DESSAIX Fanny – Les enjeux promotionnels réciproques entre un festival
de cinéma et le territoire qu’il occupe.
Le cas des Arcs Film Festival
Résumé :
Nous pouvons remarquer depuis plusieurs décennies une nette
augmentation du nombre de festivals en France et cela suscite divers enjeux et questionnements. Plusieurs auteurs ont travaillé sur l’origine et les conséquences de ce phénomène, appelé « festivalisation ». Cette multitude de festivals représente des champs artistiques, des programmations, des acteurs et des expériences diverses. Tous recherchent l’essor, la pérennité et la notoriété. Parfois organisés durant une même période, le phénomène interroge une potentielle dimension concurrentielle entre les festivals. Alors comment les festivals se différencient les uns des autres et comment réussissent-ils, ou non, à atteindre leurs objectifs ? La singularité d’un événement peut apparaître comme un moyen de différenciation pour sortir de cet ensemble. Le territoire d’un festival peut être un élément de singularité. Ce mémoire de recherche se penche sur la relation entre un festival et le territoire dans lequel il a lieu. En croisant les regards, les méthodes et les exemples, nous chercherons à comprendre dans quelles mesures un festival participe au développement et à l’attractivité d’un territoire et, réciproquement, quelle place occupe le territoire dans la réussite d’un festival. Quels sont donc les enjeux promotionnels réciproques entre un festival et le territoire qu’il occupe ? Afin de répondre au mieux à ces problématiques, nous développerons ce travail de recherche à partir d’une étude de cas sur les enjeux réciproques entre Les Arcs Film Festival, festival de cinéma indépendant européen, et la station de ski Les Arcs / Bourg-Saint-Maurice où il se tient chaque année depuis 2009.
- FERRERO Laura – Occupying spaces for culture in Belgrade, Serbia : between public and private interests
Résumé :
La position stratégique, entre Est et Ouest, de Belgrade a constitué son vaste paysage culturel. Cependant, ce lieu de rencontre a aussi été marqué par des temps véhéments et incertains. Après la guerre d’ex-Yougoslavie, de nombreuses infrastructures restèrent abandonnées. Quelques organisations artistiques décidèrent d’occuper ces espaces. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles développent un discours centré sur la notion d’ « intérêt public ». Cette recherche analyse les discours de ces centres culturels à travers trois études de cas : Kvaka 22, Magacin et Novi Bioskop Zvezda. Grace à un cadre théorique interdisciplinaire comprenant quatre principaux champs d’investigation (la sociologie de la culture, les politiques et le management culturels, l’économie créative et la théorie critic sous un angle philosophique et esthétique), des interviews qualitatives de membre de ces espaces culturels, et des observations participatives, cette recherche vise à expliquer et analyser le rôle et l’importance de création d’espace culturel dédié à la promotion des communs et de l’intérêt public. Si la plupart de ces centres culturels sont dans des situations instables pour des questions de légalité, ils restent cruciaux pour garantir l’accès du plus grand nombre à la culture. L’expérimentation et l’amélioration des idéaux démocratiques sont nécessaire, et ces espaces permettent à la société civile d’exercer librement son pouvoir de décision et d’action.
- HERNANDEZ Pamola – La médiation culturelle numérique : une expérience partagée avec les publics et les concepteurs.
Résumé :
Grâce à l’avènement du numérique, les concepteurs ont développé de nouveaux outils leur permettant d’attirer et de sensibiliser un public plus vaste venant de différents horizons, également se rapprocher d’un non public, très ancré dans cette ère numérique.
Ce travail de recherche propose d’analyser l’impact de la culture numérique sur les visiteurs et sur les médiateurs-concepteurs, comment leurs usages quotidiens du numérique impactent la création des dispositifs de médiation au sein des musées et comment ces dispositifs permettent de toucher et d’élargir leur public. Ce travail s’intéresse également à la manière avec laquelle les professionnels de la médiation (concepteurs, médiateurs) utilisent le numérique pour créer un lien avec le public et développent des nouvelles expériences de visites.
- KASPAROVA Tereza – Robots sur scène : Robot-marionnette, un nouvel objet sur scène?
Résumé :
- PERRICHON Cécile – Penser la danse comme art de résistance. Le rôle et les mécanismes de la programmation des festivals internationaux dans la circulation des artistes et des oeuvres.
Cas d’étude de la danse contemporaine au Maghreb.
Résumé :
- NIKITIN Sonia – L’imbrication du social, politique et artistique dans des démarches artistiques partagées.
Des conceptions et modèles de participation artistique démocratique contrastés à Lyon et Vancouver.
Résumé :
- OMAR Dounia – Syrian artists in exile
Through dissent and displacement: shifts and interferences between identities
Résumé :
This research, realized as the final thesis of the Master Développement de Projets Artistiques et Culturels Internationaux of the University Lumière Lyon 2, takes an interest in the question of the Syrian artist in exile’s identity. Indeed, since the Syrian revolution in 2011, many Syrian were forced into exodus, and among them a lot of artist, who had been also threatened by the Syrian government of imprisonment nay death, in response to their dissentient art practice. Therefore, a lot of those artists became refugees in other countries such as France in order to pursue this artistic practice. This analysis will articulate itself around the two following research questions:
How is the identity of a Syrian artist in exile built in between the legal frame and operating discourses linked to his/her refugee status and his/her vocation as a politically committed art creator? When experiencing dissent and displacement, what other influences are joining in the definition of a Syrian artist’s identity in exile?
After a thorough theoretical framing of the notions of displacement and dissent, as well as their contextualization regarding Syria, we will analyze how the identities of artist and refugee are shifting and interfering with each other when it comes to a Syrian artist in exile’s self-definition as well as external perceptions. We will then widen our focus and examine all the other variables coming into place regarding their identity, through the prism of the particular temporality and spatiality of exile.
This research is not to be taken as a representative analysis of the processes of identity formation for all Syrian artists in exile. It is only a personal academic positioning on this problem, aiming to raise questionings and trace some trails in order to better comprehend better the influences of dissent and displacement on the Syrian artist subject.
- PERRON Emilie – Les relations entre arts, technologies, numériques et vivant : Une perception plus grande de notre humanité, d’une post-humanité ?
Résumé :
- RODAMEL Lola – « L’État s’engage pour les tiers-lieux dans les territoires » Soutien ou appropriation étatique ?
- ROJAS-CASTILLON Juan – Le dispositif “orchestre de jeunes” comme laboratoire d’expérimentation et levier d’évolution du métier de musicien d’orchestre.
Résumé :
- ROLS-LASHINA Valentina – Performance : l’art de l’engagement.
Artistes–femmes–performeuses : langage polyphonique des corps multiples.
Résumé :
- SALLEZ Mathilde – L’action culturelle européenne, plus politique que culturelle. Enquête sur les programmes Europe Creative.
- SANNA Jessica – La participation du public : Regards croisés des auteurs, participants et des projets culturels et artistiques participatifs
Résumé :
- WEIL Lisa – Dissonances cognitives et leviers d’actions autour des enjeux humains dans le secteur culturel.
Aborder la gestion d’équipe dans le secteur culturel français.
Résumé :
- YANG Zhuizhuo – L’art brut : déconstruire les normes. De l’origine à son développement en Chine.
Résumé :
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